Bien qu'elle soit la destination touristique préférée et la plus ancienne des Mexicains, Mazatlán est encore peu connue des visiteurs. Comme le gouvernement mexicain rêve de la hisser au rang des destinations hivernales populaires, c'est maintenant qu'il faut s'y rendre, avant que celle que l'on surnomme la «perle du Pacifique» ait perdu une partie de son âme et de son authenticité. Située dans l'État du Sinaloa, Mazatlán est une séductrice qui mise sur la douceur et la sensualité. Elle est si belle que les autorités du pays n'ont pas hésité à investir 23,7 millions $ pour la doter d'un centre de convention (magnifique), pour rafraîchir ses vieux édifices du 19e siècle et pour que ses installations modernes satisfassent aux exigences des touristes et deviennent aussi populaires que Cancún.
Des pêches miraculeuses
Au 19e siècle, cette ville qui se trouvait sur le trajet des chercheurs d'or s'est développée en beauté grâce aux mines d'or et d'argent, mais également grâce à l'industrie de la pêche. Son port maritime était, et est encore aujourd'hui, le plus important de la côte pacifique du Mexique.
Bien que le tourisme occupe une place importante dans l'économie de la ville, la pêche y tient toujours le second rang, le premier revenant à l'agriculture. Sa flottille de crevettiers est la plus importante du Mexique et permet de ramener chaque année quelque 18 millions de kilos de crevettes, ce qui en fait le plus important exportateur de ce crustacé et lui a valu le titre de «capitale mondiale de la crevette».
Construite sur la péninsule à la jonction de l'océan Pacifique et de la mer de Cortez, Mazatlán est considérée comme la plus grande trappe à poissons de l'hémisphère. Et on ne parle pas ici que des petits poissons colorés que l'on traque avec un masque et un tuba, mais de véritables monstres comme le marlin ou encore l'espadon.
D'ailleurs, au cours des années 1940 et 1950, des célébrités comme John Wayne, Ernest Hemingway et Walt Disney s'immortalisaient fièrement auprès de poissons-trophées qu'ils avaient affrontés et capturés dans ces eaux.
Encore aujourd'hui, la richesse de sa faune marine attire les amateurs de pêche «au gros» et en fait le site d'importants tournois de pêche comme le Billfish Classic.
Avec de telles conditions, faut-il s'étonner que ce sport soit le principal passe-temps de nombreux touristes?
Un climat propice à la promenade
Son «malecón», le plus long en Amérique, est sans aucun doute le premier endroit qu'il faut découvrir après avoir posé ses valises. Cette longue promenade en bord de mer s'étend sur 12 km et relie la vieille ville à la nouvelle.
Agrémenté de sculptures réalisées par des artisans locaux, il permet de se familiariser avec les côtes déchiquetées, les vagues rugissantes et les eaux turquoise.
Un peu plus loin, au large, trois îles semblent bien attirantes. Il s'agit de l'île aux Oiseaux, l'île aux Loups et l'île aux Cerfs. Si elles sont dotées de plages spectaculaires, elles servent avant tout de réserve écologique et de zone naturelle de refuge pour la faune et la flore.
Véritables havres de paix, elles offrent la détente à l'ombre des «palapas» (toits en feuilles de palmes), permettent de pratiquer différents sports, de goûter le lait de coco ou de se faire servir un buffet.
Sur l'une des pointes du malecón, un promontoire projette son ombre sur le ciel. C'est la Glorieta Rodolfo Sánchez Taboada d'où d'audacieux plongeurs s'élancent entre les pics rocheux de ces côtes déchiquetées.
Beautés du passé
Situé au pied des montagnes de la Sierra Madre qui l'enveloppe, Mazatlán est d'abord une destination plage. Après avoir développé la Zona Dorada, la plus ancienne zone hôtelière, avec ses nombreux établissements hôteliers, ses boutiques, ses bars, ses restaurants et ses 10 km de sable doré, on s'est attaqué au Nuevo Mazatlán, le dernier quartier à avoir été développé à proximité de la marina, plus au nord. Là aussi se sont installés des centres de villégiature quatre et cinq étoiles, des tours à condos luxueuses et des restaurants.
C'est pourtant ailleurs que se situe le véritable charme de cette jolie petite ville coloniale. Conscient de cette richesse patrimoniale, le gouvernement a investi dans la restauration des magnifiques édifices du 19e siècle de sa «plazuela Machado», la place principale.
Ayant retrouvé leur superbe, ces édifices à l'architecture traditionnelle d'un passé révolu sont devenus des théâtres, des restaurants, des bars, des hôtels boutiques ou des galeries d'art. Il faut s'y rendre en soirée, alors que la lumière baigne les lieux d'une aura mystérieuse et que la place est animée par des chanteurs, des amuseurs de rue, des danseurs, des amoureux et des flâneurs.
Charmé par cette ambiance coloniale, on se prend à rêver partir à la découverte de petits villages typiques. Parmi les excursions offertes, citons la visite d'El Quelite, petit village situé à environ 40 minutes de route, près du Tropique du Cancer.
Avec son artère principale bordée de jolies petites maisons aux couleurs vives prises d'assaut par des bougainvillées exubérantes et d'audacieux cactus qui vont jusqu'à pousser sur les toits de tuile rouge, El Quelite semble tout droit sorti d'un film de cowboys.
Les restaurants comme El Meson de los Laureanos misent d'ailleurs sur les cavaliers et leurs montures, les as du lasso et les danseurs pour nous faire découvrir la culture du pays pendant que l'on se pourlèche les babines en goûtant les délicieux mets traditionnels.
Sur le chemin du retour, en admirant ces terres fertiles où poussent des fleurs, mais surtout des mangues, des melons et des tomates, on ne s'étonne plus que l'agriculture occupe le premier rang dans l'économie du Sinaloa et l'on sourit doucement au souvenir de notre étonnement lorsque, pour la première fois, on a vu le symbole sur les plaques d'immatriculation : une tomate!
Mise en garde
Malgré ses beautés, le Sinaloa a mauvaise réputation en raison de la présence et l'influence de son cartel sur le trafic de drogue international. On recommande d'éviter les endroits éloignés des zones dédiées au tourisme. Bref, on reste prudent comme partout dans le monde!
À savoir
• Sur la côte du Pacifique, à 300 km au nord de Puerto Vallarta, Mazatlán est situé au pied des montagnes de la Sierra Madre, à seulement quelques kilomètres du Tropique du Cancer. Il est à la même latitude que Honolulu et marque le début des tropiques mexicains ce qui lui confère un climat chaud avec une température annuelle moyenne de 25°C que vient adoucir une douce brise du Pacifique.
• Sa saison d'hiver est chaude et il y a peu de pluie de la fin octobre à juin.
• L'eau de sa mer tourne autour de 20°C à 23°C.
• Le Carnaval de Mazatlán, à la fin février est considéré comme le troisième plus important dans le monde après celui de Rio et de La Nouvelle-Orléans.
• Parmi les autres événements culturels et sportifs : le tournoi international de golf Jesus Arnoldo Millán, le Grand Tournoi international de Tennis, le Festival culturel de Mazatlán, le Festival des arts de Mazatlán.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire